Le temps de la rentrée arrive bientôt. C’est la fin des illusions. Le retour à la réalité s’annonce difficile pour toi ami lecteur. Tu as vécu un été parfait, comme dans un rêve mais en mieux. L’amour a sonné à toutes tes portes comme un gamin facétieux un soir d’halloween. Tu ne souhaites qu’une chose : prolonger un peu la féérie. Tirer sur la ficelle de la grande pelote de la vie comme un chaton, continuer à arborer ton sourire béat quelque temps encore. Laisser la chemise ouverte, regarder, d’un œil détaché mais lubrique, les jambes des filles frivoles qui mangent leur glace à la vanille, boire un verre de rosé en terrasse, brûler la chandelle par les deux bouts. Mais tu sais pertinemment que tu es condamné à retourner creuser ta tombe pendant onze mois. Reprendre un taf tout gris, dans une ville toute grise, avec des gens tout gris pour une vie toute grise. On va pas se mentir, elle te fait pas trop rêver ta vie. Et t’as plutôt raison si je peux me permettre de faire preuve d’honnêteté.
Tu penses que c’est foutu ? Que le suicide tend vers toi ses bras sordides et velus ? Pessimiste que tu es ! J’en rirai presque si le sujet n’était pas si grave. Et oui, le suicide, franchement, c’est pas vraiment un choix de winner. Heureusement que je suis là. J’ai mieux pour toi. Une perspective, un avenir, la lumière mais sans le bout du tunnel. Ne me remercie pas, c’est cadeau. Faisons d’abord appel, si tu veux bien, à la sagesse populaire pour savoir de quoi il retourne.
Comme le disait si bien le grand Joe Dassin :
« On ira où tu voudras, quand tu voudras
Et on s’aimera encore, lorsque l’amour sera mort
Toute la vie sera pareille à ce matin
Aux couleurs de l’été indien »